life gets so confusing when you know what you're losing (Mallie)

Citation :

marley smith, timeless.
mallie and brane

Brane se tenait immobile, devant la vitrine illuminée, et ce même en plein coeur d'une journée, d'une bijouterie. Il secoua légèrement la tête. Son regard se posait sur les multiples bagues présentées. L'argent n'était pas un problème, à vrais dire ce dernier était tout autre. Paige ne cachait plus rien. La veille, il l'avait retrouvé en train de feuilleter pensivement des catalogues sur le mariage et elle n'avait pas fait preuve de beaucoup de subtilité quand elle en avait pousser un vers lui, du bout de ses doigts. Le contact de la couverture en papier glacier sur les siens l'avait immédiatement refroidit et il s'était levé pour partir sous la douche. Paige sentait bien qu'il y avait anguille sous roche et elle semblait s'attacher encore plus au coeur de cette situation délicate. Il était aussi question de sa jalousie envers Mallie. Brane prétextait toujours que ces soupçons étaient infondés, ridicules et qu'il n'aimait qu'elle. Puis il se montrait particulièrement câlin pour apaiser les tensions. Cependant, il peinait de plus en plus à agir ainsi. Il était épuisé. Que ressentait t'il pour Mallie ?.. Rien de bien important tentait t'il de se convaincre. Il s'agissait de sa meilleure amie, une des personnes qui le connaissait le mieux au point qu'en comparaison, il ne se connaissait pas lui même. Il l'avait toujours aimé, il aurait put faire n'importe quoi pour elle. Il était également attaché à ses enfants. A vrais dire, ces temps-ci il tâchait de passer plus de temps avec eux qu'avec Paige. Etais ce vraiment mal ? Bien sûr que oui, il n'aurait jamais dut redouter autant d'unir sa vie à sa petite amie. Pour se rassurer quant à cette impression déplaisante, il se disait que ce n'était qu'une mauvaise passe et que bientôt, lui même serait tout aussi emballé par un mariage avec Paige que celle-ci, mais tout cela semblait tellement faux. Tellement loin de lui.

Il n'avait jamais aimé ce genre de situations. Aujourd'hui, tout les gestes de tendresse de Paige à son égard l'irritait, comme si le simple contact de sa peau contre la sienne le brulait. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à la repousser, tout comme il ne pouvait pas entrer dans cette boutique et lui acheter une bague. Dans d'autres situations, il se serait tourné vers ses parents ou vers Mallie. Mais la deuxième solution n'était pas envisageable quant à la première, elle réclamait de faire preuve d'honnêteté et accepter l'idée qu'il n'était plus attiré par sa petite amie. Il ne pouvait pas faire cela. De plus il n'était pas seulement question de lui et de l'avenir de son couple avec Paige mais aussi de Mallie et de ses deux petits garçons. Il était le meilleur ami, et elle le voyait comme tel. Il se prenait sans doute la tête pour rien. Pourquoi fallait t'il toujours qu'il se complique la vie ? C'était l'histoire de sa vie : faire d'un rien tout un cauchemar. Ses traits de caractère étaient en train de le tuer. Entre s'ordonna t'il mentalement alors qu'il tendait une main vers la poignée de la porte de la boutique. Mais sa main se suspendit dans les airs quand il entendit quelqu'un s'approcher de lui. Il tourna la tête et son regard se heurta à celui de Mallie. Immédiatement, il alla fourrer sa main dans la poche du pull que sa mère lui avait offert pour l'un de ses derniers anniversaires. Salut, toi lança t'il d'un ton qu'il voulu décontracté.

Le seul moment de la journée où la jeune maman pouvait souffler était le midi. Ses enfants restaient mangé à la cantine, tout comme elle la plupart du temps. Cependant elle allait une fois par semaine manger à l’extérieur pour être un peu tranquille et surtout pouvoir aller feuilleter des nouveaux livres. Elle dévorait les résumés à la vitesse de l’éclair et en achetait au moins quatre pour lui faire une semaine. Ce midi donc, elle quitta l’école juste après avoir accompagné ses élevés à la cantine, et fait un bisou à ses fils. Direction la boulangerie. Elle se prit un petit sandwich ainsi que deux parts de gâteaux. Oui, deux. Une pour le midi, et une pour le soir. Après les livres, les pâtisseries étaient son second péché mignon. Elle ressortit dix minutes après de la boulangerie, un sourire aux lèvres en pensant à ses deux délicieux petits beignets. Maintenant c’était direction la librairie. Dès qu’elle fit son entrée, le vendeur lui fit un grand sourire tout en la saluant. Ici, elle était une habituée. « Bonjour Henry ! ». Pendant plus de vingt minutes, elle s’affaira à lire les résumés, et à sentir l’odeur des livres anciens, ou même un peu plus neufs. Elle en prit trois et passa à la caisse. « Oh très bon choix cette semaine ! Celui-ci est mon favori ! » « Oh et bien je le lirai en premier ! » lui répondit-elle tout en regardant sa montre. Il lui restait encore une heure avant de devoir jouer avec ses élèves à la peinture.

Marchant dans les rues pour regarder les vitrines des différentes boutiques, elle crut apercevoir Brane au loin. Et ce n’était pas qu’une impression. Il était visiblement mal à l’aise et Mallie ne manqua pas de le remarquer. Elle s’approcha de lui, et apparemment, bruyamment. Salut, toi. Mallie s’approcha de lui pour l’embrasser et le serrer dans ses bras comme pour le détendre un peu. « Je ne pensais pas te croiser ce midi ! On fait du shopping tout seul maintenant ? » Brane était le meilleur ami le plus parfait qu’elle n’aurait pu espérer. Il était comme l’oncle des jumeaux, et même plus. Elle se sentait toujours en sécurité quand il était près d’elle, et surtout près des enfants. Jamais elle ne pourrait imaginer ne plus lui parler chaque jour. Il était son confident, son meilleur ami, son soutien mental. Combien de fois il avait dû l’entendre se plaindre quant au père des jumeaux qui, comme chaque année, ne leur envoyait même pas une carte pour noël, ou leur anniversaire. Il en savait bien plus que n’importe qui, et elle lui faisait confiance à 100%. Leur amitié était importante à ses yeux, et à chaque fois qu'elle pouvait également lui rendre service, c'était toujours avec grand plaisir.

Brane n'avait jamais été doué pour le mensonge. Petit, alors qu'il se défendait de n'avoir jamais voler de biscuits, sa mère éclatait de rire avant de gratter sa joue avec son pouce pour détacher les miettes qui s'y étaient collées. Aujourd'hui, il ne s'était guère amélioré, et c'était pour cela que Paige devenait si suspicieuse. A des kilomètres, elle avait put sentir que sa confusion était dangereuse pour eux deux. Bien sûr, cela n'échapperait pas à Mallie à non plus. Elle le connaissait tellement bien que l'idée même de vouloir lui masquer ses sentiments était une chose stupide en soit. Mais Brane essayait tout de même. Encore et encore. Il venait cependant de se faire prendre la main dans le pot de biscuits. La présence de Mallie le déconcerta brusquement et il n'eu pas le temps de réagir assez vite. Il sut qu'elle avait surprit son air tourmenté et en eu la conviction quand elle le serra contre lui, un peu plus fort que d'habitude, comme quand elle le savait mal. Elle lui fit un baiser sur la joue et il répondit de la même façon avant de faire un pas en arrière. Il secoua la tête à sa remarque. Paige n'était pas disponible mentit t'il avec un petit sourire peu convaincant. Le fait que celle-ci ne soit pas présente était bien sûr intentionnel. Il haussa légèrement les épaules. Et j'avais quelques courses à faire, donc.. Il n'eu pas besoin de préciser de quoi il s'agissait. Il ne put s'empêcher de tourner la tête vers la vitrine et Mallie suivit son regard. Soudainement nerveux, Brane poussa un petit sourire qu'il aurait voulu interprétable comme dut à la fatigue. Son regard était voilé et trahissait bel et bien de la fatigue, mais aussi de l'agaçement, et bon nombre de sentiments autres et peu réjouissants. Il se sentait piégé. La nuit précédente, il s'était réveillé et avait constaté que Paige avait enrouler ses bras autour de lui, le tenant contre elle, dormant avec son torse en guise de coussin. Il s'était sentit étouffé et avait commencer à respirer bruyamment. Il l'avait réveillée et s'était rendormi plus tard, alors qu'elle lui caressait les cheveux et lui déposait des baisers dans le cou. Il avait prétendu sortir d'un cauchemar et il pensait que la jeune femme y avait crut. Ce n'était pas bien étonnant : elle connaissait comme la plus part des gens l'ayant fréquenter qu'il en faisait fréquemment depuis l'enfance. Il ressentit ce sentiment d'oppression quand son regard se porta à nouveau sur les bagues en vitrine. Il valait mieux qu'elle ne soit pas présente.. Pour ce genre d'achats Cette phrase aurait put être très enthousiasmante si elle avait été prononcée sur un ton jovial. Il aurait put passer pour un jeune homme euphorique à l'idée de faire une demande de fiançailles, mais ce n'était en rien le cas. Son ton de voix était résolu, comme si il s'imposait diverses choses. Comme si il savait très bien ne pas faire les bons choix.

Paige n'était pas disponible. Sa gêne et son manque d’entrain en parlant de Paige, fit s’interroger Mallie. Il n’était jamais aussi mal à l’aise en sa compagnie, sauf lorsqu’ils évoquaient le cas Paige. Mallie l’avait déjà vu un bon nombre de fois, mais à chaque fois elle préférait s’éclipser, se sentant toujours de trop. Elle n’avait pas d’idée fixe quant à la jeune femme, et ne pouvait même pas dire si elle l’appréciait ou si elle la détestait. Et j'avais quelques courses à faire, donc.. Sa seconde phrase sonnait toujours aussi faussement. Néanmoins elle regarda également l’enseigne du magasin, ainsi que la vitrine. De là où elle se trouvait, elle pouvait seulement voir qu’il s’agissait de bague. S’agissait-il réellement d’un cadeau simple et sans importance ou de plus ? Elle fit la grimace, pour montrer son air perplexe et s’approcha de la vitrine. Il s’agissait bien de bague, mais du haut de gamme. Les prix n’étaient surement pas ceux d’une vulgaire bague de pacotille. Elle scruta la vitrine, sans faire attention à son meilleur ami à côté d’elle. Elle chuchota un « Oh je vois », tout en continuant de regarder la vitrine. Comment pouvait-elle être informée de la sorte ? Pourquoi il ne lui avait pas dit plutôt, et surtout pourquoi il semblait si gêner de lui faire part de cette grande nouvelle ? Il valait mieux qu'elle ne soit pas présente.. Pour ce genre d'achats. Elle leva le nez vers lui en l’entendant parler. Sa voix était une nouvelle fois très différente d’un futur marié. Elle releva finalement la tête vers lui, et afficha une mine boudeuse. Elle n’était réellement pas contente qu’il ne lui ai rien dit. Et puis finalement elle se mit à sourire, un sourire qui voulait en dire long. « Félicitations ! ». Mallie lui sauta dans les bras. « Néanmoins je ne pensais pas que Paige et toi.. Enfin.. que vous pensiez au mariage, à fonder une famille et tout ce qui va avec.. ». De ce qu’elle avait pu en voir, elle ne pensait pas que Brane était de ce « genre là ». Mais visiblement elle avait mal jugé son ami. « Je suis très heureuse pour vous deux ! Le mariage est un engagement si important ! Ça signifie que tu tiens surement plus à elle que tu ne le laisses paraitre ! ». Personne n’était dupe. Brane n’était pas connu pour ses démonstrations en public. Alors qui aurait pu croire que ces deux-là allaient maintenant se marier. « Maintenant que je suis là je peux peut-être t’aider à choisir ? Tu m’as l’air complétement perdu ! » Il lui restait une heure de pause et elle n’avait plus rien de prévu à part regarder les vitrines sans pouvoir acheter certaines choses. Alors autant aider son meilleur ami.

Le sourire de Mallie était vrais, rempli d'excitation. Il contrastait totalement avec celui qu'arborait Brane d'un air quasiment maussade. Dès qu'il eu fait allusion à un engagement, Mallie le prit dans ses bras tout en parlant. Brane aurait adoré que son enthousiasme puisse être contagieux. Il se sentait monstrueux de ne ressentir que de la douleur à l'évocation d'un tel sujet. Il écouta les paroles de Mallie. Ces dernières lui serrèrent le coeur mais ne le surprenait guère. Il n'avait jamais été très démonstratif même si il ne manquait pas de tendresse quand il le décidait. Les mots lui restèrent cependant légèrement en travers de la gorge. Alors c'était ce qu'elle pensait ? Le perçait t'elle toujours à ce point ? Etais ce vraiment ce que sa personne dégageait ? Une bouffée de honte le submergea bien qu'il fut conscient que ce n'était pas le moins du monde l'effet recherché par Mallie. Elle ne voulait qu'être gentille, comme toujours. Tu trouves que je n'ai pas l'air de tenir à elle ? Ne put t'il s'empêcher de demander. Puis il réalisa qu'il ne voulait pas entendre la réponse, il ne voulait pas savoir combien il devait être un piètre petit-ami, et encore moins de la bouche de Mallie. Il n'était pas d'humeur à supporter de la franchise à ce sujet de la part de sa meilleure amie. D'une main qu'il leva, il lui fit signe d'oublier ça. Laisse tomber et ce n'est pas encore officiel... Je sais qu'elle le veut que je lui fasse une demande de fiançailles, c'est tout déclara t'il d'un ton brusque. Il se rendit compte qu'il l'avait interrompu. Elle venait de lui proposer son aide dans le choix de la bague, et il avait contrer en rétorquant que ce désir d'engagement n'était pas forcément réciproque de son côté. Il se sentait complètement perdu. Il passa une main dans ses boucles brunes s'en pouvoir masquer la tristesse qui apparut bientôt sur son visage. Comprenant qu'il fonçait à la catastrophe, il laissa retomber son bras le long de son corps puis secoua la tête en regardant le sol, incapable de se heurter au regard perplexe que devait lui adresser sa meilleure amie. Il avait besoin de changer de sujet. Il ne supporterait plus bien longtemps de parler de Paige. Comment vont tes deux garçons ? Demanda t'il, conscient de combien tout ceci manquait de subtilité. Il ne parvenait même plus à regarder Mallie et tâchait péniblement de ne plus poser les yeux sur la boutique de bijoux.

Tout ça restait tout de même assez louche. Son comportement n’avait rien d’un homme heureux et Mallie n’avait pas pu passer à côté de ce détail. Tu trouves que je n'ai pas l'air de tenir à elle ? Elle sursauta au ton de ce dernier. Ce n’était pas dans ses habitudes de lui répondre comme ça, et maintenant, elle s’en voulait d’avoir dit ça. C’était évident qu’il tenait à elle puisqu’il allait l’épouser. Alors pourquoi elle avait été dire ça ? Elle regrettait ses paroles et allait lui répondre quand il lui coupa la parole, d’un ton brusque, presque méchant. « Non je… ». Laisse tomber et ce n'est pas encore officiel... Je sais qu'elle le veut que je lui fasse une demande de fiançailles, c'est tout. Elle baissa la tête, honteuse de l’avoir mis en colère. Et même si elle faisait mine de vouloir passer à autre chose, son comportement n’était réellement pas celui qu’elle avait l’habitude de côtoyer. Peut-être que finalement elle l’avait surpris au mauvais moment, et il lui en voulait pour ça. Cependant, elle le sentit une nouvelle fois au bout de la crise de nerf, et quand il changea de sujet, cela confirma ses pensées. Comment vont tes deux garçons ? Etait-il réellement en train de faire celui qui change de sujet à sa guise ? Mallie n’était pas du genre curieuse, mais elle sentait bien qu’il n’allait pas bien. Elle préféra d’abord répondre à sa question, en reprenant son ton enjoué de d’habitude. « Oh parfaitement bien ! Hier soir ils t’ont réclamé, et quand je leur ai dit que tu ne pouvais pas passer à cause de ton boulot, ils ont décidé de me mener la vie dure ! ». Elle rigolait rien qu’en repensant à hier soir. Ces deux monstres avaient évidemment l’habitude de voir Brane, et parfois même la chance qu’il leur raconte une histoire, ou bien qu’ils dessinent avant de dormir. Puis elle rebaissa la tête, gêné d’avoir ris presque toute seule. Soudain elle vit son sac avec le papier de la boulangerie. « Dis, j’ai acheté deux beignets tout à l’heure. Tu ne veux pas qu’on aille s’asseoir sur le banc en face et je te donne le deuxième. Imagines l’effort que je fais là ! Je t’offre mon beignet du soir ! » Elle avait dit ça une nouvelle fois en rigolant, mais en voyant une nouvelle fois sa mine boudeuse. Une fois assis, elle s’excusa. Chose qu’elle aurait dû faire s’il ne lui avait pas coupé la parole. « Je suis sincèrement désolé pour ce que j’ai dit tout à l’heure. Évidemment que tu tiens à elle. Mais je ne sais pas… je te sens assez … tendu ? ». Elle prenait une nouvelle fois le risque de s’attirer les foudres de son meilleur ami, mais tant pis. Ils devaient bien crevé l’abcès.